Le Critérium

Me décrire? Me décrire moi, à l'époque où se déroule l'histoire que je vais vous raconter?
Cela remonte à bien longtemps vous savez...
Mes souvenirs sont antiques, je ne me souviens pas vraiment...
Tout est flou, ancien...
Mais tout cela vous le saurez plus tard!

Un port, une mer, fraîcheur
Assise sur le rocher, mes jambes dans l'eau...
Le rayon du soleil levant aveugla mes yeux, une douce brise caressa mon visage.
La fraîcheur...
Je contemplai encore quelques instants cette vague qui n'en finit pas de frapper le flanc d'une falaise.
Qu'elle semble prétentieuse à vouloir combattre le rocher solide, sur lequel je suis assise.
ourtant, un jour, elle l'engloutira.

Histoire ordinaire, une grand-mère, un potager
Longtemps vécue dans ce village isolée, dans une campagne,
Adoptée par une mystérieuse et vieille femme, elle ne me ressemble pas.
Cette grand-mère n'a pas d'oreilles pointues comme les miennes,
Je me suis toujours sentie différente, étrangère...
Mais je l'aime et je l'aimerai comme une mère qui a pris soin de moi, qui m'a vu grandir...
"Lena"
Sa voix m’appelle, elle a encore besoin de moi…
Je descendis du rocher avec ...
"Lena" m'appela-t-elle encore une fois...
Assise sur un fauteuil, caressant son chat, me regardant arriver avec le sourire.
Elle prit ma main, une chaleur réconfortante, je lui souris.
"Lena, tu peux chercher quelques légumes et les soies d’araignées dans le potager, s'il te plait ? Reviens me voir ensuite. »

[A suivre]

Soies d'araignées, Vérité, Départ, Barque
Après avoir cherché les soies dans le potager, cueilli des légumes pour le dîner du soir, Mamie se mit à tisser...

"Assieds-toi près de moi, ma fille.
Ne t'es-tu jamais demandé pourquoi nous ne nous ressemblons pas ?"
Je hochais la tête.
« Tu as atteint ta majorité. Il est peut-être temps que je te raconte..."
Mes yeux dans les siens, baignés de curiosité... Je ne dis pas un mot.
Tu n’es pas humaine, tu es une elfe…
Tu étais abandonnée sur cette plage... Je t'ai recueilli car je me sentais seule quand
ton grand-père a trouvé le repos éternel.
Ne m'en veux pas de te l'avoir caché tout ce temps, je veux toujours te voir grandir,
heureuse... Ma fille, tu étais différente et adorable. Charmante et têtue.
Tu es ma fille même si nous n'avons aucun lien du sang. Je t'aimerai toujours"

Une elfe ? Comme dans les contes de fées ?
Mes yeux s’agrandirent… mélangés de surprise et de stupeur…
« Je ne t’en veux pas, Mamie.
Je suis heureuse… Tous mes doutes et toutes mes questions ont trouvés leurs réponses.»
Elle sourit… je pinçais ma lèvre inférieure…
« Il est peut-être temps que tu rencontres les tiens, Lena. Une vieille carte, spécialement dessinée par
mon défunt mari, se trouve dans la barque. Prens-la ! Voyage ! Découvre tes origines !
Un monsieur qui te ressemble se trouve dans le port, Lena. Il t'attend !"

Malgré ma curiosité, malgré l'envie de quitter à tout prix cette campagne... je n'eus pas envie de l'abandonner, la laisser seule dans cette maison...
Elle comprit mon intention et finit par s'énerver.
"Je vais bientôt mourir, Lena!
Tu es jeune, très jeune! Tu dois rencontrer les tiens!"
"Mais..."
"Pars! Découvre le monde!" ordonna-t'elle.

L'ennuyeux, une terre blanche, le froid glacial
"Vous êtes arrivée, Ma Dame!" dit le mystérieux homme l'arrimant au ponton.

Le visage dissimulé dans l'ombre de mes longs cheveux noirs, une brise glaciale vint les souffler...
Je le remerciai d'un sourire...
Le voyage dura deux jours, cet homme n'avait pas ouvert la bouche... l'ennui... Un homme ennuyeux!

Je descendis de la barque, le sol glacé... levant les yeux, je vis au loin une ville elfique, je murmurai: "Elofindä!"
Elofindä...
La cité a vêtu son plus beau manteau blanc, sa beauté...
La neige recouvrait les forêts, les toits et les abords de la ville.

Il faisait froid, le vent me fit frissonner.
L'inconnu m'accompagna jusqu'à l'auberge, me présenta à l'aubergiste Galáclya puis prit une chambre sans dire un mot.

Un sceau Maudit, une épreuve

Un grand soupir...

Le vent glacial et sinistre des abords d'Elofindä siffla à mes oreilles.
Dans l'herbe blanchie de givre, les rats venaient mordre mes talons. Je les écrasais a coups de canne à pêche ou avec mes bottes...
Si fragile et si courageux, sauvage et féroce, malgré leur petite taille…

"Continue comme ça, Lena!" m'encouragea le mystérieux homme…
Tais-toi ! Tais-toi ! Cela fait des jours que je ne cesse de m’entraîner sur ces rats puants.
Mon dos me fit mal… cette forme rendait folle… une forme constituée de runes elfiques… qui a osé mettre ce sceau maudit ?

~~Flash-back~~

Un soir, la lune était pleine et projetait sa lumière blafarde sur les murs de ma chambre.
Le temps avait passé à une vitesse folle, impossible de le contrôler.
Inquiète pour Mamie, seule dans la campagne en compagnie des araignées sauvages… Je priais pour qu’elle soit heureuse et en bonne santé.
Elle me manquait, son visage disparaissait petit à petit de mon esprit.

Ma tête dans la lune, la fenêtre grande ouverte, la douce brise caressa mon visage, je me fendis d’un sourire.
Cette journée était étrange, les elfes étaient silencieux mais pourtant souriants…
Je me sentais différente je n’aime ni la solitude ni le silence…
Un jour...je les briserai…

" Que briseras-tu, Lena ? " chuchota une voix masculine dans mon oreille…
Surprise, je fis volte-face. Comment cet homme est-il entré ? Comment cet homme est-il capable de lire mes pensées ?
« Comment… »
Il me coupa la parole avec son doigt…
" Tu as grandi chez ta grand-mère humaine… il est désormais temps que tu t’entraîne."
Je me reculais d’un pas… "M’entraîner ?"
' Oui, Lena… Le monde est en guerre, tous les elfes, hommes, femmes et enfants sont aguerris… tout le monde...Tu es gentille et en même temps piquante, vilaine et sournoise… Je t’ai surveillé pendant ton enfance… Pour toi, le bien est comme le mal, sourire ou pleurer, survivre ou mourir… Tu caches tes sentiments au fond de toi. Il faut que tu t'exprimes, Lena…'

Etrange… Cet homme me connaît plus que Mamie… Je me sentis trahie…
" Dans ce cas, je n’ai pas le choix…"
" Oui, mais laisse-moi me présenter. " dit-il en rabattant son capuchon." Tilmadur, le Maître des combats. Je t’ai vu grandir, je reconnais la force en toi… Je suis là pour t’entraîner. "
Je le dévisageai…
« La force ? »
Il sourit…
" Quelque chose t'empêche de libérer ta force, cette chose se trouve dans ton dos… Invisible à tes yeux…
Deux choix s'offrent a toi : Soit tu acceptes mon enseignement, soit tu restes dans l'ignorance..."
" Je l’accepte volontiers " dis-je sans réfléchir.